Influence de la contraception hormonale orale sur la mesure objective et subjective de l’oeil sec chez la jeune femme en bonne santé
Opto-MAG
25 octobre 2023, Laura Bonaccorso, Stefana Damian
Un film lacrymal sain est important pour l’oeil.
Si le film lacrymal est altéré, cela peut avoir un impact sur la vision (Amparo et al., 2015). Des récepteurs d’hormones sexuelles (androgènes, oestrogènes, et progestérone) sont présents dans plusieurs tissus oculaires : sur la glande lacrymale principale, les glandes de Meibomius, les glandes lacrymales acineuses, les paupières, les conjonctives palpébrales et bulbaires et sur la cornée (Oprea et al., 2004).

Hypothèse
Les hormones sexuelles influencent les mécanismes de la sécheresse oculaire : la prise de la pilule contraceptive, qui contient des analogues à ces hormones, devrait donc aussi avoir un effet sur la sécheresse oculaire.
Méthode
Nous avons effectué une étude observationnelle monocentrique cas-témoins avec un groupe sous pilule contraceptive (EXP, N=24) et un groupe sans hormone contraceptive (CTRL, N=25). Nous avons recruté 49 femmes entre 20 et 34 ans, en bonne santé.
Nous avons réalisé des mesures subjectives qui étaient constituées de 3 questionnaires (OSDI, DEQ5 en SANDE). Nous avons également effectué des mesures objectives non invasives telles que l’évaluation de l’état de la couche lipidique de l’oeil à l’aide du CSO Polaris, l’évaluation du NIKBUT, de la Meibographie supérieure et inférieure, de la mesure du ménisque de larmes, ainsi que de la rougeur bulbaire et limbique avec l’aide du Kératographe 5M et l’évaluation des plis conjonctivaux (LIPCOF) avec le biomicroscope.
Résultats
Pas de différence significative dans chacune des variables entre les groupes EXP et CTRL.


Discussion
Ce tableau illustre les tendances chaotiques des résultats obtenus.

Pour de futures études abordant cette thématique, il serait convenable de prévoir une étude d’une plus grande envergure.
En effet, il faudrait un meilleur contrôle des hormones (type et dosage des hormones). Il faudrait également plus s’attarder sur les différences entre les pilules progestatives et les oestroprogestatives en réalisant une étude avec 4 groupes, 1 groupe sans contraception hormonale, 1 groupe avec une pilule combinée, 1 groupe avec une pilule progestative à effet androgénique et 1 groupe avec une pilule progestative à effet antiandrogénique.
Il faudrait aussi un meilleur contrôle des variables. En effet, pour améliorer cette étude, il faudrait apporter une attention spéciale au contrôle de l’humidité, de l’âge et même du moment du cycle menstruel.
Pour finir, pour faire progresser ce domaine, il suffirait de réaliser une étude avec un échantillon de participantes plus grand en utilisant une base de données nationale et en collaborant avec plusieurs établissements.
Références
Amparo, F., Schaumberg, D.A., Dana, R., 2015. Comparison of Two Questionnaires for Dry Eye Symptom Assessment. Ophthalmology 122, 1498–1503. https://doi.org/10.1016/j.ophtha.2015.02.037
Oprea, L., Tiberghien, A., Creuzot-Garcher, C., Baudouin, C., 2004. Influence des hormones sur le film lacrymal. Journal Français d’Ophtalmologie 27, 933–941. https://doi.org/10.1016/S0181-5512(04)96241-9
Figure 1 : https://imedpharma.com/fr/secheresse-oculaire-s-o/comprendre-le-film-sur-les-larmes-infographic/