Peut-on prédire la myopie nocturne sur la base d’un test d’éblouissement ?

Basé sur les résultats de 21 examens optométriques, ce travail tente de mesurer la myopie nocturne en passant par un test d’éblouissement créé spécialement pour cette étude.

Objectif
L’objectif est de créer un test permettant de mesurer la myopie nocturne, avec une procédure et un matériel minimaliste, pour qu’il soit facilement intégrable dans la routine d’un examen optométrique.

Méthodes
La valeur de la myopie nocturne a été déterminée en prenant la différence de puissance entre une réfraction de jour et une réfraction de nuit. Cette valeur a été comparée à la taille du halo lumineux du test d’éblouissement. Le but est de pouvoir obtenir la valeur de la myopie nocturne en passant uniquement par le test d’éblouissement.

Résultats et discussion
Même si la valeur de la myopie nocturne est bien significative, celle-ci ne peut pas être donnée à partir du test d’éblouissement, car il n’y a pas de preuve de corrélation entre elle et la taille du halo lumineux.

Mots-clés
Myopie nocturne, halo lumineux, réfraction de jour, réfraction de nuit. Conflit d’intérêts Il n’y a aucun

conflit d’intérêts
Il n’y a aucun conflit d’intérêts dans ce travail.

Introduction

Découverte en 1789 par des astronautes, la myopie nocturne est toujours présente, mais reste fondamentalement inexpliquée. Pourtant, à partir d’une certaine valeur, celle-ci reste significativement liée aux accidents de la route lors de conduite de nuit. Différents phénomènes pourraient expliquer cette défocalisation myopique, comme l’aberration sphérique, l’aberration chromatique ou encore l’accommodation. Actuellement, il n’existe aucun test pour la déterminer de manière routinière par les optométristes. C’est par la taille du halo lumineux d’un test d’éblouissement que le défi de mesurer la myopie nocturne a été relevé.

Méthodes

La myopie nocturne a été déterminée par la différence entre une réfraction de jour et de nuit. Celles-ci ont été réalisées selon le schéma habituel d’un examen de vue. La taille du halo lumineux a été mesurée grâce à une source lumineuse ponctuelle présentée au centre d’une feuille millimétrée. Ces deux résultats ont été comparés pour analyser si le test d’éblouissement à lui seul pourrait déterminer la valeur de la myopie nocturne.

Résultats

La présence d’une myopisassion nocturne a pu être statistiquement prouvée, et celle-ci représente une valeur de -0.21 dpt [Equivalent_sph_J et Equivalent_sph_N : t=3.85, p=0.001]. En revanche, il n’y a pas de preuve de corrélation entre la myopie nocturne et la taille du halo lumineux [Delta_M et Halo_J : ρ =0.35, p=0.12]. Ce défocus myopique a été comparé à d’autres variables, comme la taille de la pupille et le type d’amétropie, mais une fois encore, aucun lien n’est présent. Concernant la taille du halo lumineux, celle-ci varie d’une personne à l’autre, et ce changement est en lien avec la taille des pupilles [Halo_J et Pup_N : b1 = -0.31]. En effet, ce phénomène confirme la théorie de la diffraction, ou plus la pupille est petite, plus la diffraction sera grande (Berg and Sorensen, 2018).

Discussion

Le but de ce travail est de créer un test rapide et minimaliste à intégrer dans la routine d’un optométriste, dans le but de déterminer la valeur réfractive qui offre la meilleure vision de nuit. C’est en passant par un test d’éblouissement que ce défi a été relevé. D’après les résultats statistiques, il n’y a pas de preuve de corrélation entre la myopie nocturne et la taille du halo lumineux. Le décalage myopique en vision de nuit ne peut donc pas être prédit à partir du test d’éblouissement. En revanche, la correction de nuit a pu être mesurée concrètement, et sa valeur correspond à celles trouvées dans la littérature.